Le mot « empathie » est, à l’origine, la traduction d’une énergie humaine. Il vient de l’allemand einfühlung, création du philosophe Robert Vischer, en 1873, pour qualifier l’émotion qu’il a ressentie devant une œuvre d’art. « Empathie », du grec empathia, signifie dans son sens premier « sentir à l’intérieur ». C’est un peu plus tard qu’il traduira la capacité à ressentir en soi ce qu’un autre éprouve, sans pour autant se mélanger avec lui. 

En français, « intropathie », utilisé par les psychothérapeutes, est devenu « empathie ». En anglais, le mot sympathy a précédé empathy. Quant à einfühlung (« sentir de l’intérieur »), son histoire est, elle aussi, riche en péripéties et traduit bien l’énergie évolutive du phénomène. Ainsi, au fil du temps, le terme originel a été remplacé par le mot-valise einfühlungsvermögen (être capable d’einfühlung) pour traduire la capacité à ressentir l’émotion, le sentiment d’un autre. L’expression est alors empreinte d’une forme d’intelligence sociale positive, proche de la compassion.

L’empathie porte, dans sa genèse, le caractère ancien d’un phénomène naturel qui interroge les philosophes depuis la nuit des temps : celui du lien.

Qu'est ce que la pratique créative ?

Nous savons tous qu'une pratique consiste à faire régulièrement quelque chose dans le but de progresser, plutôt que d'en finir ou d'atteindre un résultat final. C'est un terme qui peut également désigner une habitude ou une routine mais, en réalité, la pratique créative nous permet de nous affranchir de nos vieilles habitude néfastes, en renouvelant le regard que nous portons sur le monde.

[...] La définition même de la créativité implique de produire quelque chose qui vous appartient. J'irais même plus loin en affirmant que votre pratique créative est une pratique de vous. Vous exercez à vous connaître, à vous apprécier et à vous exprimer en tant que forme d'art. La comparaison n'a pas sa place dans cette forme d'art particulière qui consiste à être vous.

[...] La pratique artistique nous ramène à notre manière singulière d'expérimenter le monde autour de nous. Plus nous nous ouvrons à de nouvelles perspectives, plus nous accédons à une compréhension profonde.

"[...] l'art s'adresse directement à nos besoins spirituels, émotionnels et sensoriels essentiels et permanents : à l'esprit car il incarne une idée, des conjectures, des critiques ; aux émotions par le rythme, l'harmonie, la dynamique ; aux sens par le biais de la couleur, du son, de la texture. Le but de l'art est de satisfaire nos besoins permanents, il embrasse et outrepasse l'influence que les déterminations temporelles exercent sur eux. Et bien que l'on puisse classer la plupart des œuvres d'art en rapport à un temps et un lieu prévis, et bien qu'elles portent souvent la marque d'un auteur particulier, le grand art, par essence, n'est pas affecté par la subjectivité, ni l'époque ni le lieu. Il échappe au cycle de l'essor et du déclin. L'art est toujours nouveau et il traverse tout sédiment de sens contemporain."