Julie Verhague

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Ajouté le 5 nov. 2022

📚 extrait de « l’art qui guérit » de Pierre Lemarquis


La beauté d’un paysage, d’un être humain ou d’une œuvre d’art prend possession de son spectateur, ouvert et sans défense […]. Les œuvres rencontrées se sont incarnées en vous, comme si elles cherchaient à s’éterniser dans votre cerveau, et l’ont sculpté à leur image, comme un écho. Vous êtes un peu devenu Michel-Ange, Dürer, Matisse, Charlotte, Niki de Saint Phalle entre autres. Véritables stimulateurs d’émotions, nos artistes vous ont entrainé dans des territoires inexplorés, ils vous ont aidé à vous connaitre et à mieux comprendre les autres et le monde qui vous entoure. Écouter une musique, admirer une peinture ou lire un livre aboutissent au même résultat : notre cerveau se comporte comme si la musique, un tableau ou les personnages d’un roman s’y étaient incrustés, c’est l’empathie esthétique, le ressenti de l’intérieur. Dans ce contexte, c’est paradoxalement la pensée qui devient matière, le verbe qui se fait chair et non le cerveau qui « fait de l’esprit » ! 

Nous ne percevons par les sens que l’apparence des choses. Leur essence même, leur intimité, nous échappent, sauf par l’empathie, qui nous permet d’entrer en résonance avec elles. Il ne s’agit pas d’un simple phénomène en miroir, mais d’une véritable modification de nos circuits neuronaux par la beauté, qui peut aboutir à des processus émergents, de nouvelles connexions cérébrales, une vision plus large du monde : le tout, c’est-à-dire l’œuvre, le spectateur et les liens tissés entre eux sont davantage que la somme des parties. Un effet thérapeutique est possible, parfois spectaculaire, une véritable renaissance d’Aristote, avant Freud, appelait « catharsis ». 

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